mardi 10 décembre 2013

Du nom des enfants

Que signifie un nom ? Ces derniers mois je passe beaucoup de temps à réfléchir sur l’importance culturelle des prénoms. Mes deux fils ont comme deuxième noms Dessalines (l’aîné) et Toussaint (le cadet). Certes, l’ordre historique est renversé, mais quand on a donné son nom au premier, je ne m’attendais jamais à avoir deux garçons ! 

Ce choix de noms invite beaucoup de commentaires. Un jour, au magasin je disais d’une voix forte: « Dessalines et Toussaint—soyez sages ! » À ce moment un étranger  (d'origine haïtienne) se tourna vers moi stupéfait : « Dessalines et Toussaint! ? Quels grands noms pour de tels petits garçons! »
Mon beau-frère, quant à lui, était scandalisé d’apprendre la mort tragique de Papa Dessalines et m’a demandé pourquoi avoir choisi ce nom.

Pas de confusion chez le grand-père qui annonce la naissance de son petit-fils ainsi : « Dessalines Jean-Charles Asare est né aujourd’hui, levons un verre à la gloire de Fabias. » La réponse d’un oncle vivant en Belgique à ce message était d'écrire un petit poème pour fêter l’occasion :

A la kontan, nou kontan tande ke nan fanmi-an gen yon Dessalines Jean-Charles ASARE ki la.
Anpil konpliman pou granparan yo ki tèlman kontan.
Nou konprann fyète yo.
Sa fè konbyen pitit pitit ki la.
Levons tous nos verres pour saluer son arrivée.
Dessalines et Toussaint

(Notons la manière dont le deuxième nom devient prénom pour nos relations haïtiennes…). Cette fierté vient du fait que notre famille est originaire de Marchand-Dessalines. 

En ce qui leur concerne,  mes petits commencent à comprendre la signification de ces noms. Voyant les gros tableaux de Dessalines et Toussaint à la maison de leurs grands-parents en Haïti, ils étaient émerveillés du fait qu’ils portaient les noms de ces deux hommes historiques. En tant que fille d’immigrés 1e génération née lòt bò--cela m’importe beaucoup que je sois capable de transmettre à cette génération, encore plus éloignée du pays d’origine, un sens de leur héritage haïtien. 

En attendant mon troisième enfant, une petite fille cette fois-ci, je me trouve encore à contempler cette question du nom et de son importance dans notre identité culturelle. Comme j’ai posé la question sur Facebook il y quelques mois—Anacaona ? Marie-Jeanne ? Catherine Flon ? Claire-Heureuse ? Quel nom historique pour cette petite sœur de Dessalines et Toussaint ? Choix difficile. D’abord, mon mari (d’origine Ghanéen) est contre les noms « trop français », alors pas de Marie-Jeanne, Catherine ou Félicité dans notre famille.  Quand j'ai posé la question sur Facebook, il y a quelques mois, j'ai reçu plusieurs réponses. Une cousine à Port-au-Prince suggère Ayiti tout court. Une collègue me propose Taina, encore un autre suggère le nom d’une héroïne littéraire telle Sophie Caco ou même le nom de l’écrivain Danticat elle-même ! Comment choisir ? Le temps  presse !


RMJC

samedi 30 novembre 2013

Rankont

Mwa novanm lan se te yon mwa rankont -- rankont pwofesyonèl ak rankont zanmi. Mwa a te kòmanse ak 25èm kolòk Asosyasyon Etid Ayisyen. Rankont sa a ki te fèt nan Karibe apati 7 pou rive 9 novanm se te okazyon pou moun k ap travay sou Ayiti nan inivèsite ak lòt enstitisyon toupatou rankontre pou yo pataje lide yo. Se Raoul Peck ki te envite spesyal kolòk la ane sa a. Tit diskou l la se te Stolen Images. Peck te pale sou jan li enpòtan pou Ayisyen pwodui pwòp imaj pa nou, pou nou pa gade tèt nou selon jan lòt moun wè nou. Plizyè prezantasyon te fè lide sa a parèt pandan wikenn lan, kit se te nan domenn literati, kit se te nan domenn istwa oswa antropoloji. 

Se ak anpil plezi mwen aprann Daniel Morel genyen pwosè li te fè kont Agence France Press ak Getty Images. Pwosè sa a montre jan Ayisyen kapab pwodui pwòp imaj pa nou epi goumen pou kenbe kontròl imaj sa yo, menm lè se kont enstitisyon ki gen anpil pouvwa. 

Pou m tounen sou kolòk la, te gen anpil panèl ki te anrapò ak sijè daktyalite. Nou kapab site tout panèl ki te fèt sou relasyon ant Ayiti ak Repiblik Dominikèn. Mwen regrèt mwen pa t gen chans suiv tout. Kimberly Wynne ak Amelia Hintzen te prezante travay sou kominote Ayisyen kap viv nan batèy fig ak sik nan Dominikani. Rechèch yo te fè sòti jan kondisyon lavi ak travay yo pa menm pou tout travayè, selon konbyen tan yo gen nan peyi a, rejyon kote yo etabli a ak anpil lòt faktè ankò.

Menm jan ak Régine, youn nan kou m ap fè semès sa a chita sou relasyon ant Ayiti ak Repiblik Dominikèn. Semenn sa a nou pral kòmanse travay sou woman René Philoctète la, Le Peuple des Terres Mêlées. (Se youn nan tit liv mwen twouve ki pi bèl nan tout sa m konnen yo.) Lide solidarite liv sa a eksprime a toujou rete enpòtan, menm lè leta dominiken an ak kèk sektè nan sosyete a pito kreye divizyon ak konfli. Erèzman yo pa pale pou tout pèp dominiken an.  Gwoup k ap òganize aktivite Abrazo Solidario a vle montre gen yon pati nan popilasyon ki chwazi pataj, kominote, solidarite -- imanite. 

c. CF Verna
Apre kolòk la, mwen te pran wout pou Mibalè ak kèk zanmi, kote nou te pase yon ti tan ak Gerdès Fleurant ak Florienne Saintil nan Centre Culturel Léocardie et Alexandre Kenscoff. (Ti vwayaj sa a te ba nou okazyon vizite Sodo tou.) Mwen byen kwè rankont avèk Gerdès ak Fleuriane lan anonse anpil bèl kolaborasyon pi devan. 

NM 





mardi 1 octobre 2013

J'ai lu

Publié en 2012
Croyez-moi si vous voulez, mais je travaille sur ce texte depuis au moins un an. J'essayais de clarifier mes idées sur le sujet -- en fait, je cherchais des réponses. Je me suis finalement rendue compte que je n'en ai pas. En tant que lectrice, professeur et critique, j'ai plutôt des questions par rapport à la publication en Haiti. Et c'est peut-être tant mieux. J'aurais ainsi moins d'occasions de me tromper et la discussion sera plus riche dans les commentaires. 

J'ai d'abord pensé à écrire sur les modes de publication et de circulation de textes ici parce que cela m'arrive parfois de recevoir des livres publiés par de nouveaux auteurs -- le plus souvent jeunes -- même si beaucoup n'apprécient pas le terme. Je dois avouer que souvent je ne sais pas comment réagir face à ces livres. Il y a bien sur de la gratitude. J'apprécie le fait qu'on ait pensé à me faire un cadeau, parce que personne ne me doit des livres. Je suis aussi sensible au fait qu'on respecte mon opinion en tant que lectrice et critique. Mais je ressens aussi un certain gêne par rapport à ces livres donnés, justement parce qu'en tant que critique et quelqu'un qui côtoie les écrivains au quotidien, je sais ce que cela représente de produire un livre. Le travail exigé, les émotions suscitées. Et j'ai peur de ne pas être séduite par le texte, car il n'est quand même pas poli de dire à quelqu'un qu'on n'a pas aimé le cadeau offert. Il n'est surtout jamais aisé de dire à un écrivain qu'on n'a pas aimé son livre. C'est pour cette raison que je suis beaucoup plus à l'aise à recevoir et à lire des manuscrits. Quand on commente un manuscrit, l'auteur a la possibilité d'en tenir compte dans ses éventuelles modifications. 

Les livres que je reçois sont le plus souvent publiés à compte d'auteur et le plus souvent par des personnes au tout début de la vingtaine. Pourquoi ces précisions? Parce que souvent en lisant les textes reçus, je m'interroge sur cette hâte de publier. Je me pose la question non pas parce que ces livres sont mauvais -- le plus souvent ils ne le sont pas du tout. Par contre, ils me donnent souvent l'impression d’être inachevés. Je pense aux potentialités non-réalisées en les lisant. Il y a parfois des problèmes de cohérence narrative, des erreurs grammaticales, des problèmes d'impression ou de présentation qui me font penser que l'auteur et son livre auraient été mieux servi par un peu plus de temps, de travail de correction et une structure éditoriale sérieuse. (Je dois signaler que ce ne sont pas des problèmes spécifiques à Haiti, mais c'est de la littérature haïtienne qu'il est question sur ce site.)

Je reconnais cependant qu'il existe en Haiti une grande tradition de publication à compte d'auteur. Sans laquelle nous n'aurions pas des textes aussi beaux et variés que  Ecrit sur du ruban rose ou Saison des hommes ou encore Rapjazz. Mais la dégradation du système éducatif haïtien aidant, peu sont les écrivains aujourd'hui qui ne bénéficieraient pas d'une relecture professionnelle. 

Je m'interroge aussi sur cette hâte de publier. Est-ce le temps qui presse? A-t-on peur de n'avoir plus le temps de se consacrer à l'écriture plus tard? Est-ce une façon de s'imposer à la société? De se faire une renommé le plus tôt que possible? Je ne comprends pas cette pulsion d'arracher les pages de l'imprimante pour les apporter tout de suite à la librairie. J'aurais tendance à suivre de préférence le conseil donné par Zadie Smith: laisser son texte mijoter dans un tiroir aussi longtemps que possible avant de le publier. Mais puisque j'avais bien dit que j'avais des questions et non pas de réponses: Comment réconcilier l'idée de retarder la publication avec le parcours des auteurs comme Justin Lhérisson ou Jacques Roumain qui sont morts assez jeunes? On peut s'estimer chanceux qu'ils n'aient pas trop attendu avant de publier leurs écrits!  

Je pense que pour certains cette passion pour l'écriture, cet engouement pour la chose littéraire pourraient trouver une plus juste expression dans les ateliers d'écriture ou les clubs de lecture. Des espaces où l'auteur pourrait recevoir des réactions, des commentaires constructifs sur ce qu'il produit. D'ailleurs, l'ENARTS pourrait peut-être offrir une formation en écriture comme une filière parmi les autres. Pourquoi pas des ateliers d'écriture formels débouchant non seulement sur un diplôme, mais sur un projet d'écriture fini? 

Deuxième numéro de cette revue
Il faut aussi encourager la publication dans les revues littéraires et je suis heureuse de constater un renouveau en ce sens ces derniers temps avec l'apparition de Demanbre, IntranQu'îllités, Legs et Littérature... Autant de possibilités de publication sans la pression d'avoir à terminer tout un livre. 

On pourrait peut-être me reprocher d’être trop prudente par rapport à la publication. C'est qu'en tant que professeur et critique littéraire, je suis extrêmement consciente du fait que les écrits demeurent. Un livre publié aujourd'hui sera probablement -- on le souhaite! -- toujours disponible dans une cinquantaine ou une centaine d'années, même s'il ne s'agit que d'une poignée d'exemplaires. L'auteur est-il prêt à jouer sa réputation -- actuelle et future -- sur ce livre publié avec tant d'empressement? Le premier livre n'est pas forcément le dernier. On n'est obligé de tout y mettre. Mais il se peut aussi que la vraie question soit celle de la réception. Le lectorat est-il en mesure de faire le tri parmi tous les livres publiés?

La publication à compte d'auteur, surtout au début d'une carrière littéraire comporte des avantages et des désavantages. L'écrivain doit faire preuve d'arrogance pour s'imposer, mais aussi d'humilité face aux critiques.  

A Néhémy, Qualito, Shéba, Stanley, Yvenante... tous ceux et celles qui ont eu l'amabilité de me donner des livres... j'ai lu. 


NM

mercredi 28 août 2013

One Island, Two Countries, One Class: Haiti and the DR

I have been under the radar and not posting much this summer as I complete the final edits of my book, Conflict Bodies: The Politics of Rape Representation in the Francophone Imaginary (Ohio University Press, 2014). With a few deadlines behind me and the beginning of the semester a week away I am now preparing for fall classes. 

This year I will be teaching two new courses, “'How to Read and Write About Africa:' Comparative African Literatures," and “Beyond the Border: Haiti and the Dominican Republic.” Each of these classes provide me with an opportunity to focus on the importance of  using a comparative approach to think about Haiti through literary and cultural studies. I am excited to be reading excellent literature and pursuing new themes with my students. 

http://historysshadow.wordpress.com
For the Haiti/DR class I am using novels as my point of departure for a discussion of the historic, political and cultural disjunctures and similarities between the two countries. Of course we will explore the historic tensions from the Haitian presence in DR after the Revolution, to virulent anti-haitianismo policies, Dominican aid to Haiti in the aftermath of the earthquake and current events such as the recent conflict over importations

We are reading five novels: Nelly Rosario’s Song of the Water Saints (2002), Edwidge Danticat’s The Farming of Bones (1998), In the Time of the Butterflies (1994) by Julia Alvarez, René Philoctète’s Massacre River (1989) and Junot Diaz, The Brief Wondrous Life of Oscar Wao (2008). Since the Danticat, Alvarez and Philoctete books are each set during the 1937 massacre, we will spend a lot of time discussing this period. I plan to add some essays from The Butterfly’s Way to complement our reading of Diaz and have more points of comparison for what these literatures look like in the diaspora and in a contemporary context.
Haitians attempting to flee the DR in 1937
Culturaldiplomacy.org via NPR.org

Other scholars have done important interdisciplinary work on this topic as well. I will draw secondary readings from the scholarship of Michele Wucker, Why the Cocks Fight: Dominicans, Haitians and the Fight for Hispaniola, Eugenio Matibag's Haitian and Dominican Counterpoint, Myriam Chancy's From Sugar to Revolution: Women’s Visions of Haiti, Cuba and the Dominican Republic; Pedro L. San Miguel's The Imagined Island: History, Identity, and Utopia in Hispaniola (Latin America in Translation/En Traduccion/Em Traducao). The Tears of Hispaniola: Haitian and Dominican Cultural Memory by Lucía Suárez. I am also using a number of other articles such as Richard Lee Turits  “A World Destroyed, A Nation Imposed: The 1937 Haitian Massacre in the Dominican Republic” that will help to set some of the historical context for this time period. I wish I could have my students attend the Transnational Hispaniola Conference, the first part of which took place in 2012 and is being organized by Rutgers University, but perhaps instead we can get some of the proceedings from the conference.

The journal Meridians has a nice discussion between women writers entitled, Voices from Hispaniola: A Meridians Roundtable with Edwidge Danticat, Loida Maritza Perez, Myriam J. A. Chancy, Nelly Rosario, and Ginetta E. B. Candelario. I am especially thrilled that this year BC is fortunate to have two of these amazing women--Edwidge Danticat and Nelly Rosario--visit campus to give lectures during the academic year. 

I am really excited about embarking on this new teaching experience and look forward to letting you know how it goes this fall!



RMJC

mercredi 31 juillet 2013

Haitian fiction translated into English

I'd been thinking about doing this post for a while, but there was always another priority on my to-do list. A couple of days ago I finished reading Americanah. I really enjoyed it and it got me thinking about how good it feels to find a book that you can really fall into, whether as an escape or to expand your knowledge.

Books have always had a special place here at Tande. A couple of years ago, we even had a debate about translation, about making works available to Haitian Americans and others who might not be able to read them in the original. So, I thought I'd draw up a quick list. I hope that you'll find the same joy and excitement reading them that I did with Adichie's latest.

Classics:


Jacques Roumain's Masters of the Dew.
For Jacques Stéphen Alexis, both General Sun, My Brother and In the Flicker of an Eyelid are available.
Love, Anger, Madness by Marie Vieux-Chauvet and René Philoctète's Massacre River are both favorites of mine. Although I don't know if the Philoctète, first published in 1989 qualifies as a classic yet. What's the timeframe on that? Oh, and let's add René Depestre's  The Festival of the Greasy Pole.





Contemporary works:


There are actually too many available to name them all. I'll just list a few of my favorites. I actually haven't read any of these translations -- just the originals, so I hope the translations are as good!


An Aroma of Coffee by Dany Laferrière
Children of Heroes by Lyonel Trouillot
Reflections of Loko Miwa by Lilas Desquiron


Two English translations of contemporary novels will be available in the coming weeks -- one set in colonial St. Domingue: Evelyne Trouillot's The Infamous Rosalie, and one set during the tumultuous demonstrations that rocked Port-au-Prince in early 2004: Yanick Lahens' The Colour of Dawn.


Please feel free to add any books I've forgotten. For those who do read French and Creole, are there any works you'd love to see translated into English?

Happy Reading!

NM

mardi 9 juillet 2013

Tann pou Tann

Fò n gen kouraj pou n tann!                                                           
-Master Dji

Gen mou ki di se pa lajan ki pi bon mezi pou w evalye valè richès yon moun genyen -- se ta tan pito. Mwen pa ekonomis, men m dakò ak panse sa a. Antanke pwofesè, youn nan moman mwen tann avèk plis enpasyans nan ane a, se vakans twa mwa. Mwen konnen se lè sa a map kapab avanse pi byen nan tout dosye map jere. Toujou gen anpil travay -- e tout travay yo pa peye! -- men kòm mwen pa gen kou pou m fè, mwen pi alèz kan menm.

Mwen pa konn pou nou, men youn nan bagay ki ka fè m pi nève se lè yon moun fè m pèdi tan. Semenn pase a, mwen te al labank pou m al pran yon chekye. Anplis tann mwen oblije tann, mwen pat satisfè ak sèvis mwen resevwa a. M oblije tounen kèk jou apre ak yon moun kap travay labank la pou l ede m -- ede m jwenn chekye pa m mwen fin komande. Ala traka. M pa konn  kòman moun ki pa gen moun kap travay labank fè.

Vandredi ki te 14 jen an, m te al nan Ayiti Deploge ak yon kouzin mwen. Mwen te toujou byen renmen lide dèyè pwogram sa a: fè yon piblik konnen chantè kap parèt pandan yo vin tande atis yo fin apresye yo. Se vre jouswa sa a te gen plizyè chantè enteresan tankou Annie Alerte. Men spektak la ki te dwe kòmanse a 9è kòmanse a 11è. Si se te yon bal, mwen ta konprann, men se te yon spektak. Moun te bouke tann, sitou animatè a te vrèman pale twop. Lè m deside ale, li te preske 2zè, Thierry Cham, ki te envite spesyal la potko janm monte sou sèn lan.

Siman gen moun ki gentan di se konsa bagay yo ye nan domenn mizik la. M pa fin kwè sa. Si se vre, se pa mizik sèlman. Ane sa a, m pat gen tan patisipe nan anpil aktivite Quinzaine du Livre la, men m te asiste detwa kan menm. Konsa, madi 28 me, mwen te al tande Delia Blanco pale sou literati dominiken ak ayisyen nan enstiti franse a. Konferans la komanse ak trant minit reta ki fè, mwen pat ka rete pou m patisipe nan diskisyon ki te suiv konferans la. M te gen kesyon pou m poze, men m pat dispoze plis tan. Pafwa m gen enpresyon oganizatè diferan aktivite yo panse moun pa gen lòt bagay pou yo fè; yo dispoze pase tout apremidi ou a oubyen sware a avèk yo. Ala bèl sa ta bèl si se te vre! M ale nan plizyè kòlòk ki kòmanse anreta oubyen kote prezantatè yo pa vini ditou. Erezman, sa pa rive souvan.

Lotjou m byen sezi, m rive Lekòl Nòmal pou yon reyinyon ki te konvoke a 10è, se mwen sèl ki te la. Li te 10è edmi, reyinyon an potko  kòmanse. Mwen deside pa rete. Lè pou m deplase, te gen yon machin ki te pake dèyè pa m la. Avèk tan m pase pou m desann lavil epi pou m remonte, m pèdi preske twazèdtan antou.

Donk, lè m fin plenyen tout plenyen sa yo, nou ka mande ki pwojè mwen genyen pou vakans lan ki fè m ap veye tan an konsa. M gen liv mwen kòmanse li kèk jou, m poko fini: Cathédrale du mois d’août epi Absences sans frontières. Mwen bezwen li liv nouvèl Louis-Philippe Dalmebert la tou. Mwen toujou ap chèche nouvèl pou kou sou jan sa a m ap anseye Lekòl Nòmal depi preske 10zan!

Anplis liv pou m li, m gen pwojè. M ap travay sou yon liv Haiti Reader avek 4 kolèg nan 4 inivèsite diferan. Mwen gen plizye dosye pou m prepare pou ile en ile ak pwojè tradiksyon. Anplis kowdòinsasyon seksyon not lekti nan Journal of Haitian Studies.

Donk m pa panse m ap gen anpil tan lib pandan ete a, men m ap kapab jere sa m genyen an jan m vle. Se deja pa mal.



NM

lundi 17 juin 2013

Roots of Liberty

Last month I had the pleasure of seeing the play, "Roots of Liberty: The Haitian Revolution and the American Civil War" at Tremont Baptist Church here in Boston.  The venue was historically significant because this is where the Emancipation Proclamation was publicly read in Boston in 1863. The play was part of "Freedom Rising" a three day series of events to celebrate the commemoration of the 150th year anniversary of the Emancipation Proclamation. The play was presented by Underground Railway Theater Company and directed by Megan Sandberg-Zakian. It was written by Natalia Naman (with contributions by Edwidge Danticat). The play included historical speeches and letters such as the well known one in which Louverture uses the phrase upon which the title is based. "In overthrowing me you have only cut down the trunk of liberty; it will spring up again from the roots, for they are many, and they are deep."


The play relates the intertwined histories of these wars and the special role that the Haitian Revolution occupies in the African-American imagination.  The story begins with a high school girl, Cécile (named for Cécile Fatima) assigned to do a report on a historical hero for her American history class and is encouraged by her father to consider writing about Toussaint Louverture and the Haitian Revolution.  She chooses Louverture only to be told by her history teacher that he is neither in the textbooks nor on the MCAS which is the state exam for public schools. Determined to prove Toussaint Louverture’s relevance to the US Civil War, Cécile goes on a dream like journey in which historical figures come to life.  She encounters Wendell Phillips, Frederick Douglass, William Lloyd Garrison and eventually Louverture himself. 

To be completely honest, I had my reservations about the play before seeing it.  Especially after a friend told me about the plan to have Toussaint present as a larger than life puppet in the stage.  But my doubts were quickly put to rest almost as soon as I arrived in the theater. The puppet did not look out of place or cartoonish, only like a giant painting. The incorporation of music by Kera Washington, a well known percussionist with years of experience working in Haiti and with Haitian rhythms, and dance by the talented Jean Appolon dance troupe was especially effective and entertaining. 
 
The cast was made up of mostly local actors from the Underground Railway, but at the end Danny Glover made a surprise appearance in the role of Toussaint Louverture. When the pageant/performance concluded, special guest Edwidge Danticat joined Danny Glover on stage for a panel moderated by Henry Louis Gates.  This was one of my favorite parts of the event. Danticat was fabulous as always and handled Gates' questions with her characteristic grace, understated brilliance and depth of knowledge.  Glover shared about his fascination with Haiti and the long journey to make the film he is producing about the Haitian Revolution.

All in all this was a wonderful event.  I was especially glad to be able to attend with my family.  My sons, both of whom are named after historic Haitian heroes, were so excited to see the dancing, hear the drumming, and learn more about the Toussaint they had only seen in paintings.  Of course my older son wanted to know when Dessalines was going to appear, which unfortunately he did not, so I promised him we would go see another play about the second half of the Haitian Revolution. Any ideas on where to find that?

RMJC