Toujours la semaine dernière, le Centre Culturel Anne-Marie Morisset a organisé deux jours d’activités autour de Jacques Stephen Alexis -- des conférences (y compris deux par Elisabeth Mudimbe-Boyi), des lectures, un après-midi culturel. Le public était composé majoritairement d'élèves d’établissements secondaires, privés et publiques. La vaste majorité n'avait jamais lu un seul livre de Jacques Stephen Alexis. Certains ne savaient même pas qui il était. Emmelie Prophète de la Direction Nationale du Livre a évoqué la démocratisation du livre. Selon elle, il faut rendre le livre moins cher sur le marché haïtien, et donc plus accessible à la population. Pour Evelyne Trouillot, c'est le Ministère de l'Education Nationale qui est le principal concerné. C'est à lui de renouveler le curriculum des cours de littérature, faire que les élèves lisent de textes plus récents que ceux d'Etzer Vilaire a l'école. Parce que la passion pour les livres et la lecture est bien vivante, même quand les livres font défaut.
Deux inaugurations d'écoles figurent dans Le Nouvelliste cette semaine. Une première a Zoranje, école de l’ONG Happy Hearts. Une deuxième a St. Marc, un effort conjoint des haïtiens, des américains et des français réunis au sein de Hand in Hand for Haiti. Cette école « va réunir les meilleurs des systèmes éducatifs français et américains. » Personne ne peut nier le fait qu'il existe une carence d'écoles en Haïti. Mais, est-ce pour cette raison que n'importe qui est libre d'ouvrir une école dans le pays? Quel programme sera suivi dans ces écoles? Elles seront sous la supervision de qui? Leurs élèves, seront-ils intégrés dans le système national ou orienté vers l'ailleurs? Etant donné que le nouveau lycée de St. Marc est modelé sur le lycée français en Haïti, on est en droit de se poser ces questions.
Les élèves de ces écoles, liront-ils Jacques Stephen Alexis?
-NM
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