En cette dernière semaine de l’année, je pense à l’année académique qui elle, vient tout juste de commencer. Avec tous les problèmes qu’a connu Haïti l’année dernière, ce n’est qu’en octobre que j’ai pu boucler mes cours de l’année académique 2009-2010. Donc, ce n’est qu’à la première semaine de décembre que j’ai commencé les cours de l’année 2010-2011. Et depuis, les cours ont été interrompus par des manifestations post-électorales et maintenant les vacances de fin d’année. Il y avait aussi une rareté d’essence sur le marché, mais j’ai pu quand même me rendre à l’ENS. Avec tout ça, on serait peut-être tenté de dire que cette année académique s’annonce comme particulièrement difficile, mais je me rends compte qu’en fait, chaque année vient avec son lot de problèmes et on fait avec. (On est bien obligé, comme je l’explique dans ce court texte.)
Je travaille avec les étudiants de première et deuxième années du département de Lettres Modernes. Dans nos nouvelles structures en bois, sans portes. Vous pouvez donc imaginer le bruit des tap-taps qui passent avec leur musique stridente, les klaxons des voitures, les gens qui crient. En plus, bien que la majorité des livres de l’ENS ait survécu au séisme, la bibliothèque de l’école n’est pas encore fonctionnelle, faute d’espace. Vous imaginez bien une faculté sans bibliothèque ? Un cours de littérature se faire sans que les étudiants aient libre accès aux livres? Et pourtant, en dépit de tout ça, on travaille. On fait comme on peut. Et ce n’est pas si mal. Le début d’une année académique charrie tant de possibilités, tant d’ouvertures sur le monde. Je me rends compte qu’en dépit de tout de ce qu’on a vécu cette année, et tout ce qui se profile à l’horizon, ceci n’a pas changé. Et c’est tant mieux.
Les deux cours que j’offre ce semestre sont :
Introduction à la littérature francophone de la Caraïbe. Dans ce cours, on lit des extraits de la Revue Indigène, Le Cahier d’un retour au pays natal, L’Éloge de la Créolité. On discute du réalisme merveilleux et du spiralisme et des auteurs comme Léon-Gontran Damas et Frankétienne.
La littérature haïtienne contemporaine. Cette année, j’ai pris l’enfance comme thème pour ce cours. Le choix de textes est toujours difficile car il y en a tellement d’intéressants et de pertinents. En plus, il faut choisir des livres disponibles dans la bibliothèque de l’ENS (ce qui n’est pas possible cette année !) ou que les étudiants peuvent se procurer pour pas trop cher, donc des textes publiés en Haïti en ce qui concerne les romans. Malheureusement, étant donné que le semestre est écourté, on lira moins de textes. Quelques nouvelles : « Alawonnbadè » de Cynthia Bastien (2005), « Lucette » de Paulette Poujol-Oriol (1991) et « La Folie était venue avec la pluie » de Yanick Lahens (2006) et deux romans: L’Odeur du café de Dany Laferrière (1991) et Le Mirador aux Etoiles d’Evelyne Trouillot (2007).
J’ai hâte de reprendre les conversations déjà entamées. En attendant, je vous souhaite à tous un 2011 bien meilleure que 2010.
NM
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